dimanche 10 octobre 2010

Be nice


Quelqu’un me l’a demandé explicitement il y a un mois. Pour une fois, j’avais une réponse claire, peut-être parce que je revenais juste de Portland et que le contraste était très grand avec les Américains.

À Portland, j’allais à l’épicerie et une conversation s’enclenchait automatiquement avec la personne à la caisse. Ok, je dois l’avouer, j’étais rarement l’instigateur, sûrement dû à l’habitude, mais conversation tout de même.1 Idem à n’importe quel autre endroit où deux inconnus avaient à attendre pour quelque chose. Et quand j’allais courir, ou qu’on prenait une marche, avait toujours lieu le très normal “hochement de tête lorsqu’on se croise”, ou le simple “bonjour”.

À mon retour au Danemark, peut-être la deuxième journée, je suis allé courir sur le chemin de terre autour du campus. À une centaine de mètre, un homme et ses deux chiens. Je me concentre pour avoir du souffle pour dire bonjour. Le gars ne lève même pas la tête. Je crois que j’ai presque arrêté de courir, par surprise.

Ce que j’ai répondu à la question? Les Américains/Québécois/Canadiens sont amicaux, friendly est plus juste je crois. On jase, pas juste par politesse, mais aussi parce qu’on est deux humains au même endroit et que c’est plus intéressant que de regarder le plafond. Les Danois, eux, sont polis, et être poli, ça veut dire se mêler de ses affaires.

Je comprends très bien que ça peut être interprété comme de la froideur, ou de la distance, mais je crois que c’est du respect. Ou du moins, ils essaient de se convaincre que c’est du respect.

Ce matin, je suis tombé sur cet article du Copenhagen Post, écrit par un américano-danois, qui exprime exactement mon point, mais en incluant aussi des données de sondages! Exemple:

A survey in the book indicated that 42 out of 100 Danes said the reason they were not more open to others was out of respect for the person’s private life.

J’étais en plein dans le mille. C’est cool. Il y a un commentaire (pas celui extrêmement raciste et agressif) qui raconte un exemple flagrant, traduction libre:

(La femme est mariée avec un Danois) Pendant une période, j’étais malade et déprimée, alors j’essayais d’éviter les évènements familiaux. Mon mari m’a souvent répéter que sa mère s’inquiétait pour moi. Pourtant, jamais elle n’a écrit de courriel ou téléphoné pour savoir comment j’allais. Finalement, j’en ai parlé à mon mari et il m’a répondu que ma belle-mère respectait mon espace privé et préférait ne pas me déranger pendant que je voulais clairement être seule. Finalement, on s’entend encore très bien, il faut juste s’ajuster l’une à l’autre.

Voilà, vous avez un morceau des Danois juste là.


  1. Ma conversation préféré? Lorsque le gars à l’épicerie m’a demandé si la pire chose c’est de cogner son funny bone (choc électrique dans le coude) ou se réveiller avec le bras engourdi parce qu’on a dormi dessus! ↩


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