dimanche 31 janvier 2010

Réveillons


La magie, il y en a eu encore un peu. À Berlin, une amie de Christian nous avait hébergé toute la semaine, à Rome, encore une amie de Christian. Une ami d'un ami en fait. Serena, son nom. Elle est venue faire un tour à St-Pierre avec nous et manger une pizza. Elle parle un français charmant et un peu hésitant, et un peu d'anglais. On a discuté de choses et d'autres en trois langues. Rien ne nous arrête.

Elle nous avait déjà proposé de passer Noël chez elle et Christian et moi hésitions à nous inviter, malgré qu'on était invités, dans un Noël familial qui n'est pas le notre. Mais une fois face à une Serena insistante et au crachin sur la place de St-Pierre, on a pas pu dire non. On la laisse retourner chez elle et on retourne se pomponner à l'hôtel. On était les seuls backpackers avec des chemises presque repassées et des pantalons propres de tout l'auberge de jeunesse croyez moi. On a eu droit à quelques commentaires admiratifs de nos co-chambreurs et co-chambreuses. :-)

À l'heure dite, à la station de métro la plus éloignée du centre, on attend Serena qui vient nous chercher en voiture. L'esprit de Noël au coin de la rue? Pas vraiment présent. On se questionne encore un peu sur notre décision. Pas de regret, non, juste un peu d'appréhension: personne n'est supposé parler français à part Serena… On se crois polyglottes où ne se le croit pas!

Petite balade de bolide; des boulevards, de rues à commerce, une allé couverte d'arbres, puis une petite rue, un portail. C'est là. Je sens Christian qui a un petit sourire en coin, assis là, derrière moi. Ça doit être que je sais qu'il pense comme moi. :-)

Le père de Serena est architecte, il y a une petite maison à côté de la maison familiale, où il tient bureau. Il y a aussi le frère de Serena qui habite avec sa femme dans la deuxième moitié de la petite maison. Dans la maison principale, il fait chaud, la table est mise. On nous présente à la maman. Salutations en français, salutations en italiens, bisous universels. Même cérémoniel avec la grand-mère, qui habite un coin de la maison: salon, chambre et petite cuisine. Même cérémonie. Elle nous glisse deux, trois, quatre phrases en français, très clair. En attendant nos apéritifs, elle nous explique qu'elle a habité avec un français pendant la guerre, elle a appris, par la force des choses. Ça, elle l'explique en italien. Serena commence à traduire. Christian et moi on dit en même: "C'est bon, on a compris.". Rire général.

Le papa arrive, un géant, comme la fille. Les petits, c'est la grand-mère, la mère et moi. Surprise, il parle français. À la surprise de tout le monde en fait, de la fille, de lui-même je crois. —"J'ai appris le français il y a 30 ans, ça fait 30 ans que je ne l'ai pas parlé." —"Meuh!". Une invention. Un débit lent, sérieux, un vocabulaire à faire rougir un francophone. On a droit à bien des histoires, sur la fille, la famille, Rome, la nourriture, l'alcool, l'Italie.

Le soir du réveillon, pas de viande rouge, tradition. Au grand déplaisir du papa. On mange bien. Des pâtes, du poisson, pâté au thon en forme de poisson, écailles et tout. Pour dessert, un pantone et un pandora, ces gros pains un peu sucrés, vendu parfois au Québec dans le temps de Noël. Le premier avec des fruits séchés, le second sans. Moelleux à souhait. Le papa et la maman se chargent de nous faire goûter alcools maisons par dessus alcools maisons. Le papa a pris Christian sous son aile, la maman à pris moi. Elle va chercher des trucs vraiment bons dans quelques recoins sa cuine, me les fait goûter et rit de ma face quand je trouve ça incroyable (et avec raison).

On part tard, après que les amis de la famille soient arrivés. Une soirée mémorable. Entre le mains, une invitation pour le déjeuner du 25, viande cette fois. Christian et moi, on est ouverts, on peut pas dire non…

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