dimanche 31 janvier 2010

Il est de retour


Bonjour groupe. De retour au bercail danois, après un mois au Québec. Merci à tous ceux avec qui j'ai passé un peu, beaucoup ou moyen de temps. C'était vraiment agréables de voir famille et amis, anciens et nouveaux.

Cette session, 3 cours. Gros cours:

  • Auditory Signal Processing and Perception
  • Architectural Acoustics
  • Advanced Acoustics

Ça devrait être une session chargée, mais je suis là pour ça. Des cours de danois probablement aussi et du ultimate. Je vous tiens au courant, comme d'habitude! Et merci à ceux qui viennent encore faire un tour une fois de temps en temps!

Un Noël avec les orangers


Chez Serene, le jour, c'est différent. On voit la campagne, les collines. Il fait 19 degrés. Christian et moi on repousse le moment où on devra rentrer à l'intérieur, on prend un bain de soleil, on marche dans le gazon long, on soupèse les oranges de l'oranger, on demande: "Cet arbre là, c'est quoi?".

Le repas est aussi agréable que la veille, mais cette fois, c'est salami qui fond dans la bouche, prosciutto, soupe de ravioli, côtelettes de porc, tranches d'aubergine grillées servi avec une huile d'olive bonne à licher l'assiette (c'était à ce point là). Un autre pantone, d'autres alcools: de l'aquavit familial, du vin, le champagne qu'on avait apporté la veille, un alcool de café de la famille, puis un alcool au caramel, commercial, dont le père nous sert une larme. Ça goûte comme une journée d'hiver, sans nuage: vue de l'intérieur, c'est magnifique, ça a l'air chaud, tu sors dehors et le froid te gifle, passé le premier choc, tu te sens bien, tu te sens en vie. Comme ça la larme.

C'est l'heure. On fait la bise à tout le monde. On dit merci, pas assez gros pour ce qu'on a reçu. On se fait dire de revenir, qu'on sera mieux reçu la prochaine fois (!). Serena nous dépose à l'aéroport, avion jusqu'au gris Danemark où tout est fermé pour Noël. On lèche des vitrines, à défaut de pouvoir faire mieux.

Réveillons


La magie, il y en a eu encore un peu. À Berlin, une amie de Christian nous avait hébergé toute la semaine, à Rome, encore une amie de Christian. Une ami d'un ami en fait. Serena, son nom. Elle est venue faire un tour à St-Pierre avec nous et manger une pizza. Elle parle un français charmant et un peu hésitant, et un peu d'anglais. On a discuté de choses et d'autres en trois langues. Rien ne nous arrête.

Elle nous avait déjà proposé de passer Noël chez elle et Christian et moi hésitions à nous inviter, malgré qu'on était invités, dans un Noël familial qui n'est pas le notre. Mais une fois face à une Serena insistante et au crachin sur la place de St-Pierre, on a pas pu dire non. On la laisse retourner chez elle et on retourne se pomponner à l'hôtel. On était les seuls backpackers avec des chemises presque repassées et des pantalons propres de tout l'auberge de jeunesse croyez moi. On a eu droit à quelques commentaires admiratifs de nos co-chambreurs et co-chambreuses. :-)

À l'heure dite, à la station de métro la plus éloignée du centre, on attend Serena qui vient nous chercher en voiture. L'esprit de Noël au coin de la rue? Pas vraiment présent. On se questionne encore un peu sur notre décision. Pas de regret, non, juste un peu d'appréhension: personne n'est supposé parler français à part Serena… On se crois polyglottes où ne se le croit pas!

Petite balade de bolide; des boulevards, de rues à commerce, une allé couverte d'arbres, puis une petite rue, un portail. C'est là. Je sens Christian qui a un petit sourire en coin, assis là, derrière moi. Ça doit être que je sais qu'il pense comme moi. :-)

Le père de Serena est architecte, il y a une petite maison à côté de la maison familiale, où il tient bureau. Il y a aussi le frère de Serena qui habite avec sa femme dans la deuxième moitié de la petite maison. Dans la maison principale, il fait chaud, la table est mise. On nous présente à la maman. Salutations en français, salutations en italiens, bisous universels. Même cérémoniel avec la grand-mère, qui habite un coin de la maison: salon, chambre et petite cuisine. Même cérémonie. Elle nous glisse deux, trois, quatre phrases en français, très clair. En attendant nos apéritifs, elle nous explique qu'elle a habité avec un français pendant la guerre, elle a appris, par la force des choses. Ça, elle l'explique en italien. Serena commence à traduire. Christian et moi on dit en même: "C'est bon, on a compris.". Rire général.

Le papa arrive, un géant, comme la fille. Les petits, c'est la grand-mère, la mère et moi. Surprise, il parle français. À la surprise de tout le monde en fait, de la fille, de lui-même je crois. —"J'ai appris le français il y a 30 ans, ça fait 30 ans que je ne l'ai pas parlé." —"Meuh!". Une invention. Un débit lent, sérieux, un vocabulaire à faire rougir un francophone. On a droit à bien des histoires, sur la fille, la famille, Rome, la nourriture, l'alcool, l'Italie.

Le soir du réveillon, pas de viande rouge, tradition. Au grand déplaisir du papa. On mange bien. Des pâtes, du poisson, pâté au thon en forme de poisson, écailles et tout. Pour dessert, un pantone et un pandora, ces gros pains un peu sucrés, vendu parfois au Québec dans le temps de Noël. Le premier avec des fruits séchés, le second sans. Moelleux à souhait. Le papa et la maman se chargent de nous faire goûter alcools maisons par dessus alcools maisons. Le papa a pris Christian sous son aile, la maman à pris moi. Elle va chercher des trucs vraiment bons dans quelques recoins sa cuine, me les fait goûter et rit de ma face quand je trouve ça incroyable (et avec raison).

On part tard, après que les amis de la famille soient arrivés. Une soirée mémorable. Entre le mains, une invitation pour le déjeuner du 25, viande cette fois. Christian et moi, on est ouverts, on peut pas dire non…

mardi 19 janvier 2010

Rome, c'était


Les dernières nouvelles de Rome disaient que tout allait bien. C'est encore vrai, même si je n'y suis plus.


(675 x 1024) Sur la grand' place

Quatre jours de plus, que celui dont j'ai parlé, on a passé à marcher et à manger. Beaucoup de pas. De la pluie parfois, sans parapluie, chaude, étonnante. Des jours ensoleillés aussi, sans manteau, foulard, ni tuque.


(685 x 1024) Dans les jardins du Colisée

Des bâtiments de jours, de nuit, toujours impressionnants, parfois là où on les attend le moins. Au sommet d'une ruelle un peu sale qu'on avait décidé d'emprunter pour on ne sait quelles raisons. (C'était probablement une raison, au singulier en fait.)

Du lèche vitrine aussi. On était d'avis que les Italiens vendent du beau linge mais parfois d'horribles cravates, bien qu'elles soient toutes regroupées dans un seul et même magasin. Des magasins de vins et de produits fins aussi, où on entrait pour se donner faim avant de trouver un petit café ou de manger des morceaux de pains avec du fromage ou encore de manger une piazza froide dégueulasse et un verre de vin gère mieux, dos à une fontaine parce qu'on était pas certain si on pouvait boire dans la rue. Heureusement, il y a aussi eu la meilleure poignées de légumes grillés que j'ai mangé de toute ma vie, des gnocchis dont Christian n'a fait qu'une bouchée, du nougat fourré au chocolat qui nous a fait nous arrêter de marcher, littéralement, pour apprécier le moment, et d'autres pâtisseries qu'on a mangé assis, donc on a pas eu besoin de s'arrêter.


(685 x 1024) À un pas

Des bons moments aussi, comme quand on était à exactement le même nombre de pas de deux poubelles, devant la Villa Borghese:
Christian: "Chabot, c'est laquelle la plus proche?"
Chabot: "Euh… égales."
Christian: "Voyons voir."
Des grands pas, 19 jusqu'à la première poubelles. Dépôt du papier qui a sûrement déclenché son raisonnement. Nombre indéterminé de pas jusqu'à la poubelle 2. Puis retour. Un, deux, trois … 16 (Ouuu c'est proche) 17 (oulah) 18 (non mais) 19. Pile poil. Moment fort de la journée, presque plus que le Daphnée et Apollon de Bernini. À noter que les humains de la sculpture sont pratiquement grandeur nature et que être capable de sculpter une femme qui se transformer en arbre, feuilles incluses, en marbre, n'est pas une capacité donnée à tout le monde. La Ville Borghese d'ailleurs, où il y avait une expo Caravage et Francis Bacon, ne nous a pas particulièrement touché. Heureusement, les Caravage et les Bernini ont sauvé la mise. De même que tout le parc de la villa, avec les arbres. Oui les arbres.


(1024 x 685) Piazza di Siena

Des bâtiments îcones. Le Panthéon, de nuit, avec son improbable toit (il y a un trou au centre!). Un immense monument blanc (monument à Vittorio-Emmanuel II) qui a tous les deux fait lâcher un gros mot quand on a tourné le coin de la ruelle qu'on descendait. "Chaleureusement" appelé la Machine à écrire par les Romains.


(685 x 1024) Puit du Panthéon


(1024 x 685) La machine à écrire

Mon coup de cœur? Je crois que c'est la Fontaine de Trevi, malgré que le temps était gris, qu'elle était éteinte et qu'il y avait plein de touristes qui venaient scèner autour. On dirait qu'elle sort de la terre, qu'elle sort du mur. Un morceau de fureur contrôlée, de folie domptée. Mais calme.


(819 x 1024) Fontaine de Trevi

Une vue splendide aussi, du haut de la place d'Espagne, des toits de Rome. À perte de vue, du rouge, du blanc, des coupoles et St-Pierre qui domine le tout, même lorsque elle est la plus loin des coupoles. St-Pierre d'ailleurs, qu'on a visitée le 24 décembre, à quelques heures de le fermeture pour la préparation de la soirée. Une bonne chose que ce soit la dernière église dans laquelle on est entré. On se rend encore plus compte de la démesure. Des grosses églises, 13 à la douzaine à Rome, mais St-Pierre, c'est au-delà de ça. C'est un monstre. Pas un montre abominable mais un monstre tout de même. Ce n'est pas la plus jolie non plus, ni la plus subtile (!) mais il y a quelque chose là. Tant d'histoire, de puissance, malgré tout. C'est de ces choses irréelle, comme la Grande Muraille, le Mont St-Michel et probablement la Mecque et le Taj Mahal (ce ne sont que ceux qui me viennent à l'esprit).


(1024 x 685) Rome on the Roofs


(1024 x 596) De Rome et d'escaliers.

Une dernière photos, une ruine, parmi tant d'autres (ça s'appelle apparemment le Forum de Trajan). Ce n'est que des colonnes qui tiennent à peine et des bouts de roche, mais on ne peut pas s'empêcher de tenter de faire le puzzle dans sa tête puis de réaliser à quel point ça devait être énorme.


(685 x 1024) Ce qui tient toujours debout

Et pour terminer, comme à l'habitude, toutes les photos qui ont survécu au tordeur.